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Revue de presse
La Provence, Aout 2008
Les Antarès,quatuor au firmament de son art
...Un tel quatuor (déjà venu en 2002) se ménage. Un summum dans le genre...
Le résultat est prodigieux, mais à des degrés divers. Un crescendo veut qu’on garde le meilleur pour la fin.
Cela débute avec une œuvre de jeunesse de Mozart, composée à l’âge de 14 ans (1er quatuor milanais). Suit une belle œuvre mature de grand-papa Haydn (quatuor opus 20 n°5). Pour conclure, voici Chostakovitch, inspiré par la vision horrible de Dresde en ruines (bombardée en 1945). D’où cette œuvre magistrale et poignante (quatuor n° 8 opus 10), habitée par les Antarès.
Jean Pavillet
Le Monde de la Musique, mars 2006
Quatuor Antarès ****
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor KV160 ; Joseph Boulogne, chevalier de Saint-George : Quatuors G69 à G72
1 CD Integral Classic INT 221.148 (distribué par Intégral Distribution) Texte de présentation en français - Enregistré en 2004 - Minutage : 52' - DDD
La mode est décidément d'enregistrer du chevalier de Saint-George, le "Mozart noir", séducteur, escrimeur et musicien, élève de Gossec. Ce premier franc-maçon à la peau noire était le protégé de Marie-Antoinette, qui songea à le faire nommer à la tête de l'Opéra royal en 1775 et déclencha ainsi, pour reprendre les termes de Jean-Baptiste Apéré, la "première grande affaire raciste" des temps modernes. Le Quatuor Antarès fait également figurer dans son programme un oeuvre de Mozart et ose ainsi la comparaison entre les "deux Mozarts" (il est vrai que le géant de Salzbourg part avec un handicap puisqu'on choisira son dernier quatuor milanais, composé à dix-sept ans seulement).
Voilà donc un programme de quatuors encore ingénus, bien éloignés des futurs grands de Haydn et de ceux que Mozart, pour une fois impressionné, dédiera à ce dernier. Les interprètes, avec beaucoup de simplicité et de bons choix de tempos, servent à merveille ce répertoire des années 1770 presque encore rococo, limpide, transparent, ce qui ne signifie pas vide. Mozart, sous l'archet avisé des Antarès, en ressort olympien, empreint de quiétude heureuse, et Saint-Georges guerrier, sincère et vigoureux, dans des oeuvres intelligemment placées (pour une fois) dans un contexte précis.
Jacques Amblard
La Lettre du Musicien, décembre 2006
Des quatuors à cordes en pays de Fayence
Sous la direction artistique de Daniel Bizien, la 18ème édition du festival rendait hommage à la musique tchèque ainsi qu'à Chostakovitch dont on a célébré, cette année, le centenaire. Il y a quelques années, dans un concert en marge de ce même festival, le jeune quatuor Antarès, alors stagiaire à la classe de maîtres du quatuor Lindsay, m'avait vivement impressionné dans le Quatuor n°8 de Beethoven. Aujourd'hui, son talent s'est confirmé et enrichi sans rien perdre de sa spontanéité. Ce qui était promesse est devenu certitude. Dans le même chef d'oeuvre beethovénien, ce quatuor franco-italien est apparu comme un des grands de sa génération. Et dans le sublime largo du Quatuor n°5 op.76 de Haydn, son émouvante interprétation est inoubliable. A signaler l'excellent alto de Raphaëlle Bellanger. [...]
Roland de Candé
La Provence, mai 2004
L'Isle-sur-la-Sorgue : Splendide ouverture avec les Antarès
Samedi, à L'Isle-sur-la-sorgue puis hier à Montfavet, le Quatuor Antarès ouvrait le festival de quatuor à cordes.
Dès le 5ème quatuor de l'Opus 33, de Haydn, les quatres instruments chantent aussitôt merveilleusement en dessinant chaque mouvement avec une grâce naturelle et un sens partagé de la beauté au plus haut niveau.Aucun interprète ne vient prendre le pas sur l'autre, même dans le Largo où la mélodie touche au sublime.
C'est la même complicité sans faille qui préside à l'audition du quatuor K 465, de Mozart. Le ton du début, étonnamment grave, s'estompe vite pour laisser place au brio d'un discours savamment contrasté, quel que soit le rythme imposé aux traits. Que dire de l'Andante, sinon qu'il associe toutes les cordes dans une interprétation admirable d'intelligence, de sens musical et de vérité dramatique.
Dans un registre foncièrement différent, Chostakovitch n'est pas moins impressionnant par la profondeur des sentiments qui émane de son 8ème quatuor : une oeuvre qui bouleverse, tant dans le dépouillement de son écriture que par le tourbillon poussé jusqu'au paroxysme qu'elle engendre. Hautement inspiré par l'une des plus belles partitions que l'on doit au grand chantre russe dénonçant le fascisme, le Quatuor Antarès confirme sa maîtrise absolue dans un jeu de pure lumière.
Claude Taelman
Diapason n° 497, novembre 2002
Deux cents ans après sa mort, le chevalier de Saint-George (pilier, avec Gossec et quelques autres de la musique française à la fin du XVIIIe siècle) attire toujours notre attention grâce aux pittoresques péripéties d'une existence hors du commun et à un don mélodique qui rend ses compositions instrumentales singulièrement séduisantes. Ses six Quatuors op. 1 ayant été intégralement enregistrés naguère par le Quatuor Jean-Noël Molard (Arion), on regrette a priori que le Quatuor Antarès ne se soit pas plutôt intéressé à ceux de l'Opus 14, actuellement indisponibles en laser (sauf le n°6) ou aux six Quatuors concertants de 1777, absents des catalogues. Mais on comprend aussi pourquoi Ruggero Capranico (premier violon) et ses coéquipières les ont choisis : ils sont pratiquement contemporains des six Quatuors « Milanais » écrits par Mozart au début des années 1770, partiellement inscrits à ce programme.
Avec raison, le Quatuor Antarès ne cherche pas à hausser cet Opus 1 au niveau des travaux plus denses, plus complexes, plus profonds, du génial adolescent ; il les restitue tels quels, avec leur fraîcheur, leur spontanéité, leur affectivité jamais exacerbée. Privilégiant l'élégance et le raffinement, il est moins péremptoire (Finale du n°3, Allegro du n°2), voire moins agressif (Rondeau du n°4) mais pas moins convaincant que le Quatuor Molard. En sa faveur également : la possibilité, pour le mélomane de découvrir, s'il ne l'a déjà fait, l'autre mouvement lent du KV 156.
Jean Dupart
Classica, juillet/août 2003
Quatuor Antarès 5/5
Joseph Boulogne de Saint-George (1739-1799),
Quatuors à cordes G.067, G.068, G.002 et G.007 et Mozart,
Quatuor à cordes K.159 Le jeune Quatuor Antarès poursuit sa singulière et sympathique entreprise de réhabilitation des Quatuors à cordes du Chevalier de Saint-George. Fils d'un opulent planteur français et d'une esclave sénégalaise, ce compositeur métis fut le premier musicien classique d'origine africaine à avoir composé de la musique de chambre. Les sept années écoulées entre les premiers Quatuors de 1766 et ces quatre opus furent mises à profit comme l'atteste le remarquable affermissement stylistique qu'on décèle dans la richesse harmonique, la liberté formelle et la spiritualité des dialogues entre les quatres pupitres. Le Quatuor Antarès joue résolument la carte de l'extraversion, insufflant vie et spontanéité à ces pages d'inspiration galante. Fruits d'une complicité évidente, les dialogues sont toujours fluides et naturels, les phrasés subtils et raffinés, donnant naissance à un climat à la fois serein et allègre. Par delà cette insouciance, les musiciens savent également souligner la gravité et la profonde mélancolie qui transparaissent dans le poignant Quatuor G.068 en sol mineur dont l'adagio initial déchirant est parfaitement servi par la densité des cordes. A l'instar du premier volume, un quatuor milanais de Mozart, contemporain des oeuvres du "Nègre des lumières", vient compléter ce disque original et émouvant. Témoignant d'une cohésion sans faille et d'une musicalité parfaite, les artistes en offrent une lecture chaleureuse et émouvante.
Jean-Noël Coucoureux |
QuatuorAntares@yahoo.fr |